Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du 19 novembre 2014 à 15h00
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

On peut donc se demander comment vous avez procédé pour les autres régions.

Il aurait fallu interroger les départements. Le bon découpage aurait supposé que l’on étudie des fractions plus petites que l’échelle régionale. Les départements disposeront d’un droit d’option qui leur permettra de dire à quelle région ils souhaitent être rattachés. Ce ne sera cependant le cas qu’après le vote de la loi et peut-être aurait-il mieux valu qu’ils en disposent avant.

La région dont je suis élu, la Picardie, aurait pu être traitée de deux autres façons. Tout d’abord, elle aurait pu rester une unique région, moyennant une fusion des quatre départements qui la composent. Cette démarche n’aurait peut-être pas été irrationnelle, compte tenu du positionnement géographique de cette région entre les grands ensembles que sont l’Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. La région aurait pu ainsi conserver son identité tout en fusionnant, compte tenu de sa faible taille, l’ensemble des collectivités qui la composent et devenir ainsi une grande collectivité régionale dans laquelle les Picards se seraient retrouvés.

Une autre logique aurait pu consister à tenir compte des bassins de vie des différentes populations, en faisant ainsi éclater la Picardie au motif que le bassin de vie des habitants de l’Oise est plutôt l’Île-de-France, où ils vont travailler et où ils ont des attaches, que la Somme est plutôt tournée vers le Nord-Pas-de-Calais et l’Aisne plutôt vers la région Champagne-Ardenne. On aurait pu poser cette question aux départements – qui, du reste, ont peut-être encore une autre vision des choses. Or, on n’interroge personnes et on marie tout le monde de façon autoritaire, sans connaître les conséquences de ces rapprochements ni les compétences de ces entités.

C’est une assez mauvaise méthode et c’est dommage. L’objectif était bon, mais l’occasion est ratée. Cette réforme mobilisera une énergie considérable de la part de l’administration et de l’ensemble notre pays, alors que toute cette énergie devrait être tournée vers un seul objectif : provoquer la croissance.

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