Intervention de Michel Piron

Séance en hémicycle du 19 novembre 2014 à 15h00
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

Je vois bien quelle cour de récréation l’on nous prépare par le rapprochement avec la région Centre, mais il faut prendre en compte les réalités – je dis bien : les réalités, car je ne suis pas dans la fraction ; aujourd’hui, dans les Pays de la Loire, sur 47 contractualisations interrégionales, 43 sont signées avec la Bretagne. J’ai évoqué la recherche, mais j’aurais pu, tout aussi bien, parler des biotechnologies, du végétal ou de certains matériaux.

Les Pays de la Loire sont-ils une région artificielle ? C’est une région construite par la volonté des hommes ; or, c’est bien cela, d’abord, une région. C’est une histoire qui se fait, une histoire éminemment contemporaine, qui, sans renier le passé, est bien tournée vers l’avenir. Tel était le premier aspect que je voulais signaler : les Pays de la Loire, région qui dispose d’un véritable contenu, sont une réussite ; ce n’est certainement pas un édifice technocratique, mais bien une construction au sens le plus noble du terme, autrement dit politique.

À qui s’ouvrent les Pays de la Loire ? À la totalité de la Bretagne. Dans le cadre de nos contractualisations, nous n’avons pas fait de différences entre les Bretons et nous n’en établissons toujours pas dans notre souhait de voir plus loin, à l’échelle de l’Europe. C’est la raison pour laquelle les conseillers généraux de tous les départements des Pays de la Loire se sont prononcés à l’unanimité en faveur du rapprochement avec la totalité de la Bretagne, tandis que les conseillers régionaux se sont exprimés en ce sens à une écrasante majorité. J’insiste sur le fait qu’il y a bel et bien eu un vote.

À titre d’exemple, dans le Maine-et-Loire, département le plus proche de la région Centre, le conseil général a voté pour le rapprochement avec la Bretagne à l’unanimité de ses membres – je dis bien : à l’unanimité de ses membres, dont je fais d’ailleurs partie. Tel est, aujourd’hui, l’état des lieux.

Par ailleurs, on nous parle de l’opinion publique et du respect que l’on doit lui porter. Sans être un zélateur du gouvernement d’opinion, je peux faire état de sondages, puisque l’on évoque cette question. Oui, en effet, 77 % des Bretons sont favorables à un rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Mais ce que l’on oublie de dire, c’est que 63 % des Bretons sont favorables à un rattachement de la Bretagne aux Pays de la Loire, tandis que 67 % des habitants de cette région souhaitent un rapprochement avec la Bretagne.

Il ne s’agit pas du tout, de notre part, d’un rejet du Centre, mais seuls 18 % des habitants des Pays de la Loire sont partisans d’un rapprochement avec cette région. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, les collaborations y sont infiniment moins grandes et parce que les filières n’y existent que fort peu, en dehors du tourisme : c’est aussi simple que cela.

Pour conclure, je veux dire ici que l’on ne peut pas renier purement et simplement, biffer d’un trait plus de quarante ans de travail, depuis Olivier Guichard jusqu’à Jacques Auxiette, en passant par François Fillon.

Monsieur Le Fur, je vous entendais dire que vous subiriez une forme de violence : mais qui fait violence ici, et à qui est-elle destinée ? Nous avons dit oui à tous les départements bretons. Pour votre part, vous dites que vous ne voulez que la Loire-Atlantique au sein des Pays de la Loire, à l’exclusion des autres départements : en la circonstance, qui est à l’origine de la violence et qui la subit ?

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