Je vous rappelle en outre que la répercussion forfaitaire était mise en place quand nous sommes arrivés aux affaires, par un décret pris le jour même de l'élection du Président de la République. Nous avons par conséquent eu un héritage très compliqué à assumer.
Je trouve néanmoins que l'abandon de l'écotaxe, j'y insiste, est des plus malencontreux. En renonçant à une taxe kilométrique, on passe à côté d'une fiscalité moderne, stable, durable et juste, comme celle qui aura cours dans la plupart des autres pays européens. La vignette encourage la circulation automobile : une fois qu'on l'a payée, on veut l'amortir. La taxe kilométrique, au contraire, incite à la rationalisation des parcours. Et quand on constate que tout le monde est taxé, les automobiles individuelles comme les poids lourds – ce qui est bien légitime – on en vient à regretter, monsieur Chevrollier, de n'avoir pas envisagé dès le départ une taxe kilométrique assise sur une base très large : tous les véhicules, y compris domestiques, devraient être très faiblement taxés et avec un mode de gestion si possible moins coûteux.