Intervention de Michel Destot

Réunion du 28 octobre 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Destot :

L'Union européenne n'est pas une entité homogène mais, à bien des égards, un marché segmenté – les pays et les entreprises y sont divers et, en matière de commerce extérieur, les entreprises allemandes, italiennes et britanniques ne fonctionnent pas comme les entreprises françaises. Dans l'accord en négociation avec les États-Unis comme dans celui qui a été négocié avec le Canada, nous devons donc juger de l'objectif visé en fonction des intérêts de notre pays et de nos entreprises. Dans son rapport d'information sur la Chine, notre commission a pointé les difficultés qu'éprouvent nos entreprises à être aussi performantes que leurs homologues allemandes ou italiennes. En quoi les futurs traités faciliteront-ils l'entrée de nos PME sur les marchés nord-américains pour leur permettre de se développer jusqu'à devenir des entreprises de taille intermédiaire ?

D'autre part, nous aurions grand tort de nous focaliser au cours des deux ans à venir sur le seul partenariat commercial transatlantique. Une approche globale de notre commerce extérieur s'impose. Dois-je rappeler que le tiers du déficit de notre commerce extérieur tient à nos échanges avec la Chine ? Nous devons aussi porter notre regard vers l'Amérique du Sud, et surtout vers l'Afrique avant qu'il ne soit trop tard. Les États-Unis discutent avec l'Union européenne et avec l'Asie, mais surtout avec l'Amérique du Sud, vers laquelle le Mexique constitue pour eux une porte d'entrée. Que faisons-nous pour que l'Union soit, au bénéfice de la France et des pays du Sud de l'Europe, plus performante en Afrique, en commençant par le Maghreb et notamment l'Algérie, qui est pour la France « la porte du Sud », selon les mots du général de Gaulle ?

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