C'est l'honneur et la grandeur de la France que d'accueillir ceux qui, persécutés dans leurs pays, cherchent un refuge pour bâtir une nouvelle vie. L'accueil des demandeurs d'asile est conforme à notre histoire ; c'est l'une des valeurs essentielles de notre République. Ce n'est, comme l'a rappelé M. le ministre de l'intérieur, ni une « action de générosité » ni « une forme de mauvaise conscience ».
Depuis dix ans, en raison des différents conflits à travers le monde, en raison des persécutions, nous assistons à une augmentation soutenue du nombre de demandeurs d'asile. Or force est de constater que la France ne peut plus proposer des conditions d'accueil dignes.
Nous regrettons que la droite n'ait pas pris la mesure de ce problème, notamment en créant des places d'hébergement en CADA et en assurant un accompagnement des demandeurs ou en réduisant les délais de traitement des demandes.
Aujourd'hui, le système est saturé et les difficultés se concentrent sur certains territoires. Les droits fondamentaux des demandeurs d'asile ne sont plus garantis. Cette situation renforce la stigmatisation des réfugiés et de leurs familles.
Parce que souvent les femmes et les enfants sont les premières victimes, il était plus que temps de proposer une réforme globale du droit d'asile. Ce projet de loi a donné lieu à une large concertation. De très nombreuses associations de terrain, en contact quotidien avec les demandeurs d'asile, se sont impliquées et attendent des débats parlementaires un certain nombre d'améliorations. Il me semble pour ma part important d'examiner toutes les situations avec rigueur, mais aussi avec bienveillance et empathie. Les possibilités de placement en procédure accélérée doivent à mon sens être limitées. De même, la procédure de clôture me paraît porter une atteinte trop importante au principe du droit d'asile. Nous devons accroître la création de places d'hébergement. Enfin, je souhaite que nous puissions avoir un débat apaisé sur l'accès au marché du travail par les demandeurs d'asile.