Intervention de Alain Tourret

Réunion du 13 novembre 2014 à 14h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Tourret :

On ne peut aborder qu'avec une grande précaution un tel sujet, qui touche à l'humanité. La loi permet de réduire l'enfermement de certaines personnes : je me souviens de la loi du 15 juin 2000 relative à la présomption d'innocence. En réduisant la possibilité de placement en détention provisoire – mesure unanimement saluée –, nous avons permis une diminution très importante du nombre de détenus.

Peut-être faudrait-il souligner que l'encellulement individuel est un droit inhérent à la fonction de citoyen – quitte à ce que certains ne souhaitent pas en bénéficier. Toute République qui n'y tend pas devrait avoir honte d'elle-même.

Je m'étais rendu avec Catherine Tasca à La Réunion, où j'avais pu voir seize détenus dans une même cellule, détenus qu'on faisait sortir le matin dès les premiers rayons du soleil pour éviter qu'ils ne se battent entre eux, voire qu'ils ne s'entretuent.

Aussi faut-il encourager, certes, la cellule individuelle, mais encore définir la superficie minimum de la cellule individuelle. Ce que j'ai vu là-bas était effrayant. Il y avait même deux prisons, une où se trouvaient les noirs, et l'autre où se trouvaient les blancs, parmi lesquels tous les élus, noirs et blancs – sur 25 maires, près de 21, si ma mémoire ne me fait défaut, étaient mis en examen ou condamnés !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion