Intervention de Jean-Jacques Urvoas

Réunion du 13 novembre 2014 à 14h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Urvoas, président :

Merci pour la clarté de vos propos et pour vos propositions qui résonnent de manière positive à l'oreille de beaucoup d'entre nous. Dans vos nouvelles fonctions, avez-vous souvent rencontré des détenus qui ne veulent pas être seuls en cellule ? Lors des débats sur la loi pénitentiaire de 2009, j'ai beaucoup entendu ce refrain sur le refus de la solitude. Mme Alliot-Marie, la garde des Sceaux de l'époque, présentait l'encellulement à plusieurs comme un moyen de prévenir les suicides, par exemple. Pour ma part, j'ai rencontré peu de détenus qui refusaient d'être seul, sauf parmi les plus âgés. Dans les trois établissements que j'ai visités au cours des trois dernières semaines, j'ai fait ce constat : les détenus ayant dépassé l'âge de cinquante-cinq ou soixante ans ne demandaient pas à être seuls mais, au contraire, estimaient que c'était inenvisageable pour eux.

Pour ma part, je considère que la prison est un lieu où il faut faire entrer le droit car l'arbitraire y est trop souvent la règle. Or, justement, interdire les matelas au sol, n'est-ce pas s'exposer à reconnaître son impuissance ? Comme vous le dites à juste titre, les prisons sont les seuls lieux où « quand il n'y a plus de place, il y en a encore ». La loi suffira-t-elle à bannir les matelas au sol ?

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