Intervention de Adeline Hazan

Réunion du 13 novembre 2014 à 14h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté :

Pour ma part, j'ai rarement rencontré des détenus qui tenaient à partager leur cellule. Selon les syndicats pénitentiaires, la plupart souhaitent une cellule individuelle, mais demandent aussi plus de contacts avec les surveillants ou leurs codétenus et plus d'activités de travail ou de loisir. D'où l'importance de l'organisation de la prison et de ce qui se passe autour de la cellule.

D'après ce que j'ai pu lire et observer, les détenus ne désirent pas aller dans les établissements pénitentiaires modernes où ils souffrent de l'absence de contacts humains. À la maison d'arrêt de Dijon, qui affiche un taux de surpopulation de 127 %, les détenus souhaitent un encellulement individuel parce que c'est une prison humaine où les contacts sont nombreux. Ce n'est pas le sujet du jour, mais ce constat remet en question la construction d'établissements de 500 à 700 détenus qui, comme la prison de Joux-la-Ville, se trouvent souvent au milieu de nulle part, loin – jusqu'à vingt ou trente kilomètres – des moyens de transport utilisés par les familles. Il faut privilégier les établissements de taille moyenne, d'environ 200 détenus, et situés autant que possible en milieu urbain.

Nous exposerions-nous à devoir reconnaître notre impuissance en interdisant les matelas au sol ? Dans un État de droit, il y a des choses que nous devons refuser. Ajouter un matelas par terre alors que trois personnes s'entassent déjà dans une cellule prévue pour une, ce n'est pas acceptable.

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