Vous avez beaucoup étudié la relation entre détenus et surveillants. L'effort en faveur de l'encellulement individuel sera-t-il bien reçu par le personnel de surveillance, sachant que l'atmosphère qui règne dans les maisons d'arrêt dépend aussi de la manière dont les surveillants perçoivent les changements qui y sont opérés ?
Vous avez insisté sur l'opportunité de créer des instances locales de régulation. Or, la réforme pénale a créé une nouvelle instance, les états-majors de sécurité, au sein des conseils départementaux de prévention de la délinquance. Ces états-majors réunissent le préfet, le directeur de l'établissement pénitentiaire, le procureur, le directeur départemental de la sécurité publique et le colonel de gendarmerie : pensez-vous qu'ils pourraient constituer l'instance adéquate pour dialoguer sur l'utilisation de l'outil qu'est la prison ?
Enfin, si ce dialogue a lieu au sein d'une telle instance, comment faire en sorte que les décisions de cette dernière revêtent un caractère obligatoire pour tous de sorte que lorsque l'on atteint un taux de 120 à 130 % de suroccupation, on libère les détenus les plus proches de la date de leur sortie et l'on ralentisse les courtes peines – à même niveau de sécurité, comme le disait Pierre Victor Tournier ?