Intervention de Michel Piron

Réunion du 28 octobre 2014 à 18h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

Je ne suis pas forcément un obsédé de la concentration des centrales d'achat en France quand je vois dans quel état elle laisse les producteurs, mais je ne suis pas opposé à votre proposition européenne.

Quant au dernier Conseil européen, il m'inspire surtout des interrogations. La renationalisation des politiques n'est pas souhaitable et, plutôt qu'une centrale d'achat, une politique commune de sécurisation des approvisionnements me paraîtrait indiquée. Mais peut-on imaginer une politique commune a posteriori sans avoir traité l'a priori : le fait que nous partons de situations extraordinairement hétérogènes ? Quand j'entends évoquer les objectifs – une baisse de 35 %, 38 % ou 40 % des émissions –, je rappelle que les pays ne partent pas à égalité en matière de production de CO2 par habitant, à commencer par l'Allemagne et la France pour ne prendre que deux pays dont l'importance n'est pas tout à fait négligeable en Europe.

Si nous acceptons de regarder les choses telles qu'elles sont et non pas seulement telles qu'elles pourraient être, se pose alors la question des convergences. Est-il possible de dégager des convergences ? Lesquelles ? Cela pose la question des filières, y compris de recherche. Il a été fait allusion au gaz de schiste, si j'ai bien compris, mais on peut parler du solaire et de divers types d'énergies plus ou moins renouvelables. Quelle politique industrielle commune ? Quels sont les rapprochements et les stratégies envisageables en la matière ?

Nous avons bien senti toute votre expérience, madame Grossetête, lorsque vous avez évoqué la nouvelle gouvernance que M. Juncker cherche à mettre en place pour que ces sujets soient abordés de manière transversale, tant il est aberrant de traiter l'environnement et l'énergie à part, en dehors des questions de développement. M. Juncker fait le pari d'avoir une équipe resserrée chargée de la synthèse, afin d'assurer une cohérence. Son initiative pourrait valoir pour notre doux pays où l'esprit de synthèse ne l'emporte pas toujours sur la tentation de l'analyse, c'est le moins que l'on puisse dire.

C'est un enjeu politique majeur et, au niveau du Parlement, vous avez à jouer un rôle d'incitateur sinon de moteur. Quel est l'état d'esprit du Parlement européen concernant ces questions de gouvernance, de cohérence et de synthèse ? Est-ce un souhait qui traverse l'institution ?

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