Intervention de Jean Bizet

Réunion du 28 octobre 2014 à 18h00
Commission des affaires européennes

Jean Bizet, Président :

Pour ma part, je serais quand même assez positif sur l'accord qui a été conclu : en additionnant la baisse de 40 % à celle de 18 % qui a été enregistrée au cours de la décennie précédente, on obtient une diminution de près de 60 % des émissions de gaz à effet de serre en l'espace de quarante ans. Ce n'est pas mal.

Cela étant, Pascal Durand a raison : une amélioration de 27 % de l'efficacité énergétique est insuffisante. Au regard de la protection de l'environnement, l'année 2013 a été la plus alarmante. Les responsables du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) considèrent que si nous dépassons une concentration de CO2 de 350 parties par million (ppm), il n'est plus possible de maîtriser les évolutions de température. Or, si nous faisons une projection à partir de la très mauvaise année 2013, la concentration de CO2 atteindra 900 ppm à la fin du siècle et l'augmentation de température sera de six degrés. Écologistes ou non, nous devons tous avoir conscience que les choses vont prendre un tour dramatique si nous ne réagissons pas.

Sans entrer dans le détail du modèle énergétique allemand, je ferais quelques remarques. Pour la consommation et le transport, les énergies intermittentes – essentiellement l'éolien – sont prioritaires. À certains moments, cette surproduction entraîne des perturbations sur le réseau électrique allemand mais aussi sur celui des pays voisins, lesquels mettent des espèces de disjoncteurs pour protéger leur propre réseau. Au lieu d'avoir une Europe de l'énergie, nous avons des pays qui se protègent. Les Allemands sont en train de corriger ce problème, mais nous devons l'avoir en mémoire.

En revanche, je ne comprends pas l'une des analyses de Pascal Durand, qui ne correspond pas à celle de notre ambassadeur auprès de la représentation permanente. Dans cet accord, j'ai cru lire que les objectifs étaient contraignants pour l'Union européenne, mais beaucoup moins pour les États membres. Il m'a semblé que vous nous disiez l'inverse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion