Intervention de Pascal Durand

Réunion du 28 octobre 2014 à 18h00
Commission des affaires européennes

Pascal Durand, député européen :

L'Europe doit actuellement faire face à une situation difficile, pour ne pas dire dramatique, car elle fait face à une double contrainte. D'une part, dans un souci d'assainir la situation – partagé notamment par Jean Arthuis, président de la commission des budgets du Parlement européen, elle s'efforce de réduire les déficits publics afin de ne pas se trouver dans une situation de relance keynésienne classique ; d'autre part, elle doit relancer l'économie au moyen d'un grand plan d'investissement. Peut-être la question de l'investissement a-t-elle fait l'objet jusqu'à présent d'une approche trop simpliste. La somme de 300 milliards d'euros, pour considérable qu'elle soit, peut se révéler insuffisante dans le sens où elle ne résoudra pas à elle seule toutes les questions de moyen terme au sujet de la recherche et du développement.

Pour sa part, le groupe des Verts va proposer un « green New Deal » dans le cadre duquel l'argent public va être utilisé comme une garantie et un levier jouant sur les investissements privés, ce que l'on fait encore trop peu en France par rapport à d'autres pays. Nous réfléchissons actuellement à un plan de 750 milliards d'euros à l'horizon 2030, dont 250 milliards d'euros de fonds publics ou parapublics, le reste étant constitué d'investissements privés. Un tel dispositif a fonctionné dans un certain nombre de pays dans le domaine de l'énergie. Je me méfie de l'état d'esprit prédominant actuellement en France, selon lequel la transition énergétique va coûter une fortune, ce qui a pour effet de paralyser tout le monde. Plutôt que de focaliser sur le problème de financement – au demeurant tout à fait réel –, il serait sans doute plus intelligent et mobilisateur de souligner qu'une grande part de l'investissement réalisé va revêtir un caractère productif : en d'autres termes, il va créer de l'emploi et permettre à des entreprises de gagner de l'argent, dont l'État et les collectivités pourront récupérer une partie. Bref, gardons-nous des réflexes jacobins qui peuvent se révéler dépassés dans le contexte actuel.

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