Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 25 novembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Risque de désertification médicale dans le département de l'yonne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, je tiens à alerter une nouvelle fois le Gouvernement sur la désertification médicale de territoires ruraux et périurbains comme le département de l’Yonne. Je voudrais faire trois remarques à ce propos.

D’abord un constat alarmant : le département compte seulement mille médecins généralistes, très inégalement répartis sur le territoire. Alors que la Puisaye Forterre, par exemple, ne compte que 7,5 médecins généralistes pour 10 000 habitants, alors que ce ratio est de 10,8 à l’échelle nationale. La situation est pire encore pour les spécialistes.

Cette baisse des effectifs médicaux est d’autant plus préoccupante que près de la moitié des médecins de l’Yonne partiront à la retraite d’ici à 2020, 52 % d’entre eux ayant plus de cinquante-cinq ans.

En deuxième lieu, il faut reconnaître que les politiques publiques engagées depuis quelques années ne produisent que des effets très limités. J’ai moi-même signé un contrat local de santé avec l’ARS de Bourgogne et les communautés de communes, mais nous savons que la création de maisons de santé dans les territoires ruraux ou périurbains ne peut réussir que si elle s’appuie sur une équipe médicale désireuse de porter ce projet.

Ma troisième remarque portera sur la méthode du Gouvernement. Les mesures comme la généralisation du tiers payant, inscrites dans le projet de loi sur la santé qui sera débattu en janvier à l’Assemblée nationale, sont très mal accueillies par les médecins, qui sont pourtant le premier rempart contre la désertification médicale.

Vous l’aurez compris, madame la secrétaire d’État, j’ai un message très direct à exprimer : faites des médecins vos alliés et non vos adversaires dans l’effort national de lutte contre la désertification médicale.

Mettez autour de la table l’Ordre des médecins, les organisations professionnelles, les associations d’élus locaux, l’assurance maladie, le monde hospitalo-universitaire, et soyez audacieuse.

Les Français attendent que le Gouvernement se saisisse à bras-le-corps de ce problème majeur, qui fragilise notre avenir collectif. Il est vraiment temps d’agir.

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