Intervention de Yves Blein

Séance en hémicycle du 25 novembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation des industriels électro-intensifs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Blein :

Madame la secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, le ministre de l’économie a récemment annoncé qu’il s’engageait à aider les industriels électro-intensifs.

Il a en effet considéré que, pour agir sur la compétitivité-coût, la question de l’énergie était centrale, celle-ci constituant un élément essentiel des prix de revient.

Cette perspective est d’autant plus nécessaire que l’impact de l’exploitation des gaz de schiste aux États-Unis – et, demain, ailleurs – continue à modifier en profondeur les grands équilibres énergétiques mondiaux, avec des incidences considérables sur l’industrie chimique en particulier.

Hie encore, le quotidien Les Échos annonçait que le groupe INEOS, un grand acteur de ce secteur, envisageait d’investir un milliard d’euros au Royaume-Uni dans l’exploitation des gaz de schiste, crédibilisant ainsi encore davantage les perspectives et les ambitions de nos voisins anglais en la matière et montrant, à l’évidence, que nous ne sommes plus face à une bulle spéculative mais devant un bouleversement fondamental du paysage énergétique mondial.

Loin de moi l’idée de rouvrir le débat sur l’exploitation des gaz de schiste en France, même si les évolutions technologiques pourraient à nouveau nous amener, demain, à poser la question, mais il n’en reste pas moins que cette nouvelle ressource modifie considérablement, en aval, les coûts de revient de nombreux acteurs industriels européens et français.

Ce sont 123 milliards de dollars qui sont actuellement investis aux États-Unis dans la réalisation de complexes industriels chimiques, lesquels rendront l’industrie américaine extrêmement performante dans la fabrication d’éthylène, de polyéthylène, d’ammoniaque et de l’ensemble de leurs dérivés.

Ce ne sont pas moins de 194 projets industriels qui, demain, pourraient avoir des impacts violents sur l’industrie chimique française, aujourd’hui encore exportatrice.

Les conditions d’accès à l’énergie sont donc plus que jamais essentielles pour nos entreprises.

Compte tenu des déclarations de votre collègue M. Macron, pouvez-vous nous dire, madame la secrétaire d’État, quelles mesures concrètes sont envisagées pour faciliter l’accès à l’énergie, à des coûts compétitifs, de nos entreprises électro-intensives ?

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