Intervention de Jean-Claude Bouchet

Séance en hémicycle du 25 novembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Évolution de la délinquance à cavaillon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Bouchet :

Monsieur le secrétaire d’État, ma question, qui s’adresse à M. le ministre de l’intérieur, pourrait se résumer ainsi : en matière de lutte contre la délinquance, va-t-on déshabiller Pierre pour habiller Paul ? J’évoquerai ce matin une ville – Cavaillon, dans le Vaucluse – qui a investi massivement, ces dernières années, pour faire reculer la délinquance selon trois axes principaux : le doublement des effectifs de police municipale, la multiplication par sept du nombre de caméras de vidéoprotection et une collaboration renforcée et sans faille avec la police nationale, avec des résultats reconnus par tous : la délinquance générale a reculé de 42 % en quatre ans à Cavaillon, ce qui est la baisse la plus importante de toutes les villes du Vaucluse.

Si chacun se félicite de ces résultats, je m’inquiète néanmoins de la tentation de l’État de réduire les effectifs de police nationale de Cavaillon pour les transférer en priorité vers d’autres villes qui n’ont pas forcément fait cet investissement. Déjà, quand il s’est agi de créer dans le Vaucluse une zone de sécurité prioritaire, votre gouvernement s’est limité à Avignon et ses zones périphériques, excluant Cavaillon du fait de ses bons résultats.

Aujourd’hui, quand j’interroge des responsables de la police nationale sur les effectifs réels du commissariat de Cavaillon, je constate qu’il manque quatre fonctionnaires par rapport aux effectifs officiels, dont deux départs non remplacés et deux fonctionnaires de police détachés à Avignon. Je tiens à exprimer mon désaccord sur ce point. En effet, alors qu’Avignon, commune voisine de Cavaillon, a investi dans 64 caméras de vidéoprotection, soit une pour 1 400 habitants, Cavaillon en compte 47, soit une pour 553 habitants, avec deux fois plus de policiers municipaux par habitant qu’à Avignon. Libre au maire socialiste d’Avignon d’annoncer qu’elle ne recrutera pas de policiers municipaux supplémentaires, mais il n’est pas juste de piocher dans les effectifs du commissariat de Cavaillon pour renforcer ceux du commissariat d’Avignon. C’est en outre dangereux – j’en veux pour preuve la dégradation récente de certains indicateurs, qui perdure dans certains secteurs très ciblés de Cavaillon. Pour lutter contre cette situation, le travail d’investigation des policiers nationaux est essentiel.

Ma question est donc simple : monsieur le secrétaire d’État, entendez-vous rendre au commissariat de Cavaillon ses effectifs réels, grâce à la présence effective des quatre fonctionnaires qui manquent aujourd’hui pour réaliser ce travail d’investigation et lutter plus efficacement contre le trafic de stupéfiants ?

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