Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 25 novembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de la desserte ferroviaire de la région de briançon.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Monsieur le secrétaire d’État, je tenais à vous faire part aujourd’hui des inquiétudes de tout un territoire sur le devenir du train de nuit Paris-Briançon et plus globalement sur la pérennité de la ligne ayant pour terminus Briançon. Les services des TER et TGV sont loin de répondre aux besoins des voyageurs et aux exigences de l’aménagement du territoire : les trains d’équilibre du territoire sont une composante évidemment indispensable de l’offre ferroviaire ; ils sont même parfois, et c’est le cas de la ligne Paris-Briançon, la seule desserte soutenant l’économie touristique de tout un département. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un comité de défense rassemblant les citoyens et de nombreux élus a été créé vendredi soir.

En effet, la situation est plus que préoccupante. Faute de travaux d’infrastructure, les nouvelles locomotives dédiées au train de nuit prévues en 2014 ne pourront pas rouler sur la ligne des Alpes avant 2016 ; on peut au demeurant s’interroger sur le choix de matériel qui a été fait, puisqu’il n’est pas compatible avec les caractéristiques de la ligne et impose donc des travaux. Dans le cadre du renouvellement de la convention entre l’État et la SNCF, l’existence du train de nuit Briançon-Paris n’est pas assurée au-delà d’un an et l’acquisition de nouvelles voitures couchettes n’est pas évoquée, alors même que ce matériel date d’un autre âge. Le financement par l’État et RFF des travaux relatifs à la régénération de la voie ferrée entre Mont-Dauphin et Briançon n’est pas acquis, ce qui est très préoccupant, car les ralentissements permanents qui en résulteraient sur ce bout de ligne qui concentre les trafics les plus importants – 180 000 lits touristiques – engendreraient des suppressions de service, faute de pouvoir assurer des croisements. Enfin, le financement par l’État et RFF des travaux relatifs à la modernisation de l’étoile ferroviaire de Veynes permettant d’assurer l’augmentation du nombre de trains, notamment pendant les périodes de pointes saisonnières, n’est pas acquis non plus.

Certes, les trains de nuit sont un marché de niche, qui nécessite une logistique importante, mais leur disparition risquerait non seulement de peser très lourd sur l’économie touristique des stations, dans le cas du Paris-Briançon, mais elle irait également à l’encontre de tous les efforts actuellement menés en faveur de la transition énergétique, au titre de laquelle le développement du rail s’inscrit avec évidence dans le futur.

On peut aussi se demander à quoi joue la SNCF dans le cas de ce train de nuit, puisqu’elle vient d’y interdire l’accès aux groupes. Je vous remercie donc de bien vouloir apporter les réponses à ces questions, qui conditionnent l’avenir touristique et économique de ce territoire et qui interrogent la cohérence de la politique gouvernementale en matière de développement durable.

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