Intervention de Françoise Dubois

Réunion du 19 novembre 2014 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dubois :

Le groupe SRC souhaite la bienvenue à la délégation du Bundestag.

L'Allemagne et la France font partie des moteurs de la transition énergétique européenne. Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte – sur lequel notre commission a travaillé conjointement avec la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale – répond à une double ambition de notre pays : construire un nouvel équilibre énergétique fondé sur la complémentarité des énergies et oeuvrer pour l'excellence environnementale. Ce texte relève de nombreux défis : la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, l'exemplarité des pouvoirs publics, des transports plus propres, le nucléaire plafonné, la lutte contre le gaspillage, la solidarité vis-à-vis des foyers les plus vulnérables, la réduction des déchets à la source et le développement de l'économie circulaire.

L'enjeu majeur est de concilier les objectifs de la transition énergétique avec celui de la sécurité de l'approvisionnement énergétique. Actuellement, l'Europe dépend de pays tiers pour 53 % de l'énergie qu'elle consomme. Au-delà des objectifs en matière d'énergies renouvelables et des règles communes aux vingt-huit, la France et l'Allemagne doivent pousser à l'adoption d'une politique européenne ambitieuse qui ferait de l'Union une économie à faible consommation d'énergie, à l'approvisionnement sûr et respectueuse de l'environnement. Leurs statuts d'exemple confèrent à nos deux pays une responsabilité particulière : les efforts qu'ils consentent doivent amener les autres États européens à contribuer à la mesure de leurs possibilités à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Je salue l'adoption par le Conseil européen du second paquet énergie-climat pour 2030. Les États les plus émetteurs doivent faire des efforts supplémentaires et éviter de repousser les décisions à prendre. Si rien n'est fait, si les gouvernements préfèrent l'isolement à la coopération, il faudra demain affronter des menaces considérables au plan international en matière de sécurité alimentaire et énergétique, d'accès aux ressources, d'approvisionnement en eau potable et de déplacement de populations. Notre pays a un rôle particulier à jouer pour qu'un accord mondial contraignant permettant de contenir le changement climatique soit conclu à Paris l'an prochain ; mais seuls le respect et la confiance entre les États, le partage équitable des efforts et le dépassement des intérêts propres au profit de l'intérêt général permettront d'atteindre cet objectif.

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