Selon le calcul réalisé par un think tank indépendant et une ONG de défense de l'environnement, publié dans un rapport rendu le mardi 11 novembre dernier, les pays du G20 allouent en moyenne 70 milliards d'euros par an (soit 88 milliards de dollars) à l'exploration des énergies fossiles. La France a, selon ce rapport, versé des subventions « limitées ». Pourtant, ces énergies – le pétrole, le gaz et le charbon – sont jugées en partie responsables du réchauffement de notre planète, et les subventions qui leur sont accordées inversent la logique de lutte contre le changement climatique. À la veille du G20, six économistes internationaux ont appelé les dirigeants à supprimer les aides publiques à la recherche et à l'exploration de nouveaux gisements d'énergies fossiles et à taxer le carbone. Ils considèrent en effet que la plus grande partie des investissements actuellement destinés à l'exploration des combustibles fossiles serait alors réorientée ; combinées à des mesures plus vastes, ces sommes contribueraient à créer les conditions pour une transition vers une énergie faible en carbone. De plus en plus d'experts estiment que l'instauration de régimes efficaces de tarification du carbone constitue la condition essentielle du succès d'un plan de protection du climat. Le GIEC juge pour sa part que, sans l'établissement rapide d'une tarification mondiale du carbone, il sera impossible de contenir le réchauffement planétaire dans la limite des 2 °C. Les objectifs de réduction des émissions, si ambitieux soient-ils, resteront inefficaces s'ils ne sont pas assortis d'instruments pour les atteindre : c'est bien là tout l'enjeu de la vingt et unième conférence « Climat » qui se tiendra à Paris en 2015. Je serai heureux d'entendre le point de vue de nos collègues allemands sur ce sujet.