Si l'augmentation des émissions de CO2 liée à l'utilisation du lignite constitue un véritable problème, ce n'est pas la sortie du nucléaire qui est responsable du recours accru à cette matière première. Au contraire, la diminution de la part de l'énergie nucléaire est compensée par le développement plus rapide que prévu des énergies renouvelables dont la part dans notre mix énergétique excède pour la première fois celle du lignite. L'essor de cette ressource et le ralentissement parallèle de la production de nos centrales à gaz, pourtant très performantes, sont dus au contexte européen et à la baisse du prix de l'électricité jusqu'à 4 ou 5 centimes. Notre souhait est de développer les énergies renouvelables et d'utiliser nos centrales à gaz, meilleures pour l'environnement que les centrales à lignite – mais pour le réaliser, nous avons besoin d'un signal « prix » clair dans le cadre du système européen d'échange de quotas d'émission. L'Union européenne ne pourra sans doute pas s'engager sur ce terrain avant 2017 ; entre-temps, il faut prendre des mesures transitoires et réfléchir à une organisation du marché de l'électricité susceptible d'inverser la tendance et de nous permettre de réduire progressivement la part du charbon dans notre mix énergétique.