La France et l'Allemagne peuvent aujourd'hui contribuer à faire avancer la réforme du prix de l'électricité à l'échelle européenne. Il faut freiner la chute des prix et renforcer la coopération sur les grands réseaux.
Un mot sur le cas Vattenfall. Alors que le Parlement allemand débat en ce moment de la clause de protection de l'investissement qui figure dans l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, les grands groupes engagent des procédures devant des tribunaux d'arbitrage, d'une manière pas toujours transparente. Tolérerons-nous encore longtemps ces pratiques ? Cela dit, Vattenfall a peu de chance de gagner : en effet, la sortie du nucléaire n'a pas été décidée en 2011, mais bien plus tôt, sous la coalition rouge-verte ; l'entreprise a donc eu toute latitude pour prendre les bonnes décisions et, si elle ne l'a pas fait, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
L'adaptation des réseaux électriques, tant des réseaux locaux de distribution que des grands réseaux de transport nécessaires pour acheminer l'électricité éolienne vers le sud de l'Allemagne, sera financée par le biais de la fameuse taxe EEG-Umlage destinée au soutien des énergies renouvelables. Jusqu'ici, ce coût était supporté par le budget général de l'État, mais il faut décider si, désormais, on en transfère le poids sur les particuliers à travers la facture d'électricité – question importante pour notre système fiscal. Quoi qu'il en soit, ayant toujours réussi à bien piloter les anciens modes de production d'énergie, nous devrions également arriver à gérer les nouvelles.