Je souhaite interroger le Gouvernement sur la situation difficile des professeurs stagiaires, à propos de laquelle nous n'avons eu de cesse de vous alerter. Les parcours antérieurs des lauréats du concours national rénové 2014, titulaires ou dispensés d'un master deuxième année (M2) et désormais professeurs stagiaires de l'éducation nationale, ne sont plus reconnus. Une circulaire du 17 juin 2014 prévoyait pourtant qu'un parcours adapté leur soit proposé. Depuis cette rentrée, ces professeurs stagiaires sont confrontés à de graves difficultés : ils sont soumis à un véritable chantage, puisqu'on les oblige à s'inscrire en master MEEF, « métiers l'enseignement ». Ils doivent alors assister à des cours, suivre des travaux dirigés, rédiger un mémoire et repasser des examens, sous peine de ne pas être titularisés.
Sous la pression, certains professeurs stagiaires démissionnent ou sont contraints de se mettre en arrêt maladie. Ces conditions de travail indignes ne font qu'aggraver la pénurie de professeurs, déjà durement ressentie. Certaines académies se voient dans l'obligation de recruter, par l'intermédiaire de Pôle emploi ou de leurs propres sites, des personnes qui ne disposent pas des diplômes nécessaires ou d'une formation adaptée. Il y a là une rupture d'égalité entre les académies, et une éducation à deux vitesses se met en place.
Les professeurs stagiaires lauréats du concours rénové 2014 et titulaires d'un M2 demandent, dès lors, que leur parcours antérieur soit reconnu ; ils veulent recevoir une formation adaptée. Quelles mesures entendez-vous prendre pour les rassurer et répondre concrètement à leurs préoccupations ?