Intervention de Virginie Duby-Muller

Réunion du 19 novembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVirginie Duby-Muller :

Le 17 octobre dernier, le Conseil d'État a suspendu la suppression, par une circulaire de juillet 2014, des bourses au mérite pour les bacheliers ayant obtenu une mention « Très bien ». Cette mesure avait mis beaucoup d'étudiants dans une situation financière délicate ; des parlementaires, avec différentes associations et collectifs, s'étaient mobilisés contre cette suppression qui remettait en cause le mérite comme valeur cardinale de notre modèle éducatif. Cette bourse favorise l'égalité des chances, puisqu'elle est perçue par des élèves boursiers. Sera-t-elle versée cette année ? Des régularisations ont-elles été effectuées ? Entendez-vous maintenant pérenniser ce dispositif essentiel pour les milieux modestes, afin de valoriser l'effort ?

Je veux également relayer ici les inquiétudes des stagiaires de l'ESPE de Bonneville. La validation d'un master au cours de l'année de stage est obligatoire ; or certains en possèdent déjà un. Un parcours adapté était prévu pour eux, mais l'académie de Grenoble exige de tous les lauréats qu'ils effectuent un nouveau master 2 « métiers de l'enseignement » : ils suivent à nouveau des cours et refont un mémoire, ce qui paraît aberrant. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur ce dossier ?

Il est prévu par ailleurs que les enseignants stagiaires reçoivent mille euros par an ou bénéficient d'une indemnité pour frais de stage et de déplacements. Dans l'académie de Grenoble, ces mesures n'ont pas été mises en oeuvre. Quelle est votre position sur ce sujet ?

Les chercheurs français se sont mobilisés le 17 octobre dernier. On en a peu parlé et cette mobilisation n'a pas porté ses fruits. Quand consacrerons-nous enfin 3 % de notre PIB à l'effort de recherche publique et privée ? L'Allemagne a atteint ce niveau, mais la France en reste à 2,3 % seulement.

Enfin, ma dernière question porte sur l'université de Savoie Mont Blanc. La croissance de cette université se poursuit à un rythme soutenu, puisque ses effectifs ont augmenté de 8 % : près de 14 000 étudiants lui accordent désormais leur confiance. Mais, alors qu'elle se place à l'échelle nationale dans les premiers rangs, cette université est l'une des plus mal dotées, tant en moyens humains qu'en moyens financiers. L'accueil des élèves boursiers entraîne, en effet, une charge importante, de l'ordre de 850 000 euros, de même que l'accueil des personnes handicapées, qui coûte chaque année 150 000 à 200 000 euros. Afin que l'université de Savoie Mont Blanc ne soit pas amenée à limiter volontairement ses effectifs dans plusieurs filières, est-il possible d'envisager de votre part un geste financier ?

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