Monsieur le rapporteur nous a dit avec quel enthousiasme il demande la suppression de l’article introduit par le Sénat. Qu’il laisse donc l’autre assemblée légiférer comme sa majorité l’y porte ! Il faut nous montrer respectueux du texte qui nous arrive du Sénat.
Nous avions pour notre part souhaité l’instauration d’une journée de carence dans la fonction publique. Et si elle n’a pas été étendue à la fonction publique d’État, monsieur le rapporteur, ou à la fonction publique territoriale, c’est pour la seule raison qu’il se serait alors agi d’un cavalier budgétaire ! Il importe de le préciser pour éclairer la représentation nationale, car l’argument, monsieur le rapporteur, était un peu facile. Mais nous vous avions vu arriver !
Quant à l’argument de l’égalité entre le public et privé, il n’est pas nouveau et vous objecterez certainement, comme l’a fait l’autre jour Mme Lebranchu, qu’environ 60 % des entreprises privées font bénéficier les salariés d’une compensation pour ces trois journées de carence en cas de maladie. Mais je pense quant à moi aux 40 % de salariés qui, dans les petites entreprises, ne bénéficient pas de cette compensation !
C’est donc injuste et vous persistez dans l’injustice, vous qui n’avez que ce mot de justice à la bouche.
En outre, le courage consiste à faire des économies : nous avions réalisé 244 millions d’euros d’économies en mettant en place une journée de carence, laquelle avait fait diminuer le taux d’absentéisme – vous ne pouvez pas dire le contraire, monsieur le rapporteur, parce que c’est la vérité.
Par ailleurs, au-delà de la différence de traitement entre salariés du public et salariés du privé, je suis surpris par l’exposé sommaire de votre amendement. Vous expliquez en effet que s’il y a autant d’absentéisme dans les fonctions publiques, c’est parce qu’il y a un problème de qualité de management – les chefs d’établissement et tous ceux qui sont en charge du management vont apprécier ! – et que l’environnement au travail n’est pas satisfaisant.
Je conclurai en vous demandant quel est le dernier secteur dans lequel les 35 heures ont été appliquées : il s’agit de la fonction publique hospitalière, parce que cela était quasiment infaisable dans les conditions initialement prévues. Nos collègues sénateurs ont donc montré la voie de la justice : il faut les suivre, car cela me paraît important.
Le 26/11/2014 à 13:33, laïc a dit :
J'espère que la justice n'est pas d'aligner le bien sur le mal (ici le mal c'est le jour de carence, je pense que M. Le Député aura traduit aisément en un quart de seconde...).
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