Je vous remercie, monsieur le ministre, de toutes les précisions que vous avez apportées. En ma qualité de députée-maire, je tiens à témoigner de l'attention particulière que les services préfectoraux portent à ces questions. Ils sont à l'écoute, de même que les représentants locaux des cultes. Cela étant, vos précautions oratoires révèlent, me semble-t-il, les limites de la stricte observance de nos dispositifs démocratiques face au « terrorisme en libre accès », dont vous soulignez vous-même la dimension inédite, et au nombre croissant de djihadistes français. Êtes-vous optimiste pour l'avenir ?
Je reprends une question que j'ai posée la semaine dernière au ministre de la défense concernant le marketing de l'horreur. Vous allez, dites-vous, bloquer les sites internet, mais les moyens de contournement sont nombreux. Nous assistons à une banalisation de l'horreur, qui n'est sans doute pas sans lien avec la violence de nos sociétés. Au-delà du blocage des sites et des poursuites que vous souhaitez engager sur la base des dispositions contenues dans votre projet de loi, envisagez-vous de lancer une sorte de contre-offensive, via les chaînes de télévision étrangères – je pense en particulier à Al Jazeera – et les réseaux sociaux, afin de délivrer des messages nouveaux susceptibles d'intéresser les jeunes ? Il s'agirait non seulement d'apporter une contradiction, mais aussi de détourner les jeunes de la fascination qu'ils éprouvent pour ce qui est diffusé ces temps-ci.