Monsieur le président, je commencerai par un voeu pieux – même si vous êtes, je le sais bien, le premier à regretter cette situation : il serait bon qu'un vote important ne se déroule pas dans l'hémicycle pendant qu'une table ronde très intéressante se tient en commission.
Je veux aussi remercier Jean-Pierre Vigier, qui est à l'origine de cette table ronde.
Le monde littoral, comme le monde rural, a connu des mutations profondes : n'accusons pas les pêcheurs d'être responsables de tous les maux. Soyez persuadé, cher collègue Philippe Plisson, que le dernier pêcheur disparaîtra avant la dernière civelle… Au Croisic, dont je suis l'élu, on est passé en vingt ans de quatre-vingt-deux à douze bateaux. Certes, les techniques de pêche ont évolué, mais ce n'est pas le seul paramètre !
S'agissant de l'anguille, je serai moins affirmatif que Mme Gaillard : dans certains marais, elle disparaît, mais dans d'autres, elle revient. Est-ce lié à la qualité des eaux, à la mutation du milieu, et notamment à l'urbanisation ? De gros efforts ont été faits dans les pôles urbains, par exemple pour assainir les eaux. Dans la Brière, depuis que les communes disposent du tout-à-l'égout, c'est-à-dire de l'assainissement collectif, la forte amélioration de la qualité des eaux semble avoir favorisé le retour de certaines espèces.
Les pêcheurs professionnels – que l'on met souvent au pilori, mais qui sont très encadrés, très contrôlés, contrairement aux pêcheurs sauvages qui vendent ensuite leurs prises au marché noir – ont l'impression que le recrutement des civelles est plus important depuis deux ans. Ce constat est-il avéré ? Est-ce conjoncturel, sachant que nous avons eu beaucoup de crues ?