Tout à l'heure, lorsque la discussion a commencé, je fondais mon analyse sur ce que j'avais pu entendre dans les médias : on demande à chaque Français de contribuer à l'effort de redressement du pays, alors que certaines sociétés sportives qui regorgent d'argent bénéficient de tous les dispositifs fiscaux imaginables. Puis, en écoutant les uns et les autres, j'ai changé d'avis.
Jean-François Lamour a posé la vraie question. Nous sommes tous d'accord, je le crois, pour soutenir l'exception culturelle, et l'on a calculé, après la grève des intermittents du spectacle, que chaque euro investi dans la culture rapportait sept euros au territoire concerné ; je pense qu'il en va de même des grandes manifestations sportives. Pour l'organisation de l'Euro 2016, nous étions en concurrence avec la Turquie et l'Italie, et c'est parce que nous nous sommes alignés sur les offres fiscales de ces deux pays que nous avons pu l'emporter.
Pascal Cherki a laissé entendre qu'il était prêt à se rallier à l'amendement de la rapporteure générale. Mais n'oublions pas que nous nous sommes déjà engagés pour accueillir la Ryder Cup en 2018 et que nous avons de grandes chances d'organiser le championnat du monde de football féminin en 2019. Cet amendement de compromis ne risque-t-il pas d'être interprété comme le signe que la France renonce, pour l'avenir, à se porter candidate à l'accueil de telles manifestations ?