Je partage votre préoccupation de garantir dans la durée les ressources du transport public en Île-de-France. Lors de la campagne des élections régionales de 2010, j'étais réservé sur cette mesure faute de clarification sur les modalités de son financement.
La mise en place du passe Navigo à tarif unique ne saurait causer une perte de ressources pour le système de transport, car celui-ci ne le supporterait pas et cela se traduirait in fine par des reports d'investissement et une dégradation du fonctionnement.
Mais, contrairement à la province, l'Île-de-France a su maintenir une part de financement par les usagers en menant une politique d'indexation. L'idéal serait probablement – mais qui l'accepterait ? – de faire davantage de péréquation en augmentant les tarifs du passe Navigo pour Paris et la première couronne.
Enfin, les entreprises ont accepté cette hausse du versement transport parce qu'elle s'intègre dans un accord global.
On ne pourra toutefois pas en rester là. La croissance des coûts de transport obligera à augmenter la participation des usagers, mais celle-ci se fera sur une base plus égalitaire. Il faut aujourd'hui prendre le risque de baisser la part de l'usager et de transférer la charge sur les entreprises et sur les collectivités. Demain, les responsables régionaux pourront décider d'une politique d'indexation et d'évolution des tarifs plus responsable et plus dynamique. Mais aujourd'hui, en grande couronne, le coût élevé du passe Navigo est insupportable au regard du service rendu.