Intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet

Réunion du 26 novembre 2014 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Kosciusko-Morizet :

Nos sociétés ont sans aucun doute un problème avec la science. On en trouve un premier écho à l'Assemblée nationale et jusqu'au sein de cette Commission, où les scientifiques sont très peu nombreux. Plus sérieusement, on le mesure régulièrement à travers le choix des jeunes à l'issue de leur scolarité. L'échelle des salaires est encore une autre manière de l'illustrer. Or, le divorce entre la société et la science devrait tous nous mobiliser tant il représente une menace pour notre prospérité, pour notre vision collective de l'avenir.

C'est une raison forte, c'est une raison supplémentaire pour que nous ne nous perdions pas dans de vaines luttes. Car s'opposer au principe de précaution, c'est se tromper de combat, c'est confondre l'oeuf et la poule : le principe de précaution n'est pas responsable de la défiance à l'encontre de la science et l'utilisation abusive de cette expression l'illustre assez ; c'est aussi tomber dans le piège de ceux qui utilisent les mots « principe de précaution » à tout propos et très souvent hors de propos. Certains voudraient en faire un totem et d'autres, tels les signataires du présent texte, un tabou ; ce qui revient à se placer sur le même mauvais terrain.

Enfin, dans ce mauvais combat, monsieur le rapporteur, vous choisissez un chemin étrange : garder le texte tout en en changeant les notions. Ou bien l'application de l'article 5 de la Charte pose problème et il faut tout supprimer, ou bien, comme je le crois, ce n'est pas le cas : dès lors, pourquoi en changer les termes, à supposer d'ailleurs que cela change quoi que ce soit ? Je voterai donc contre cette proposition de loi constitutionnelle et j'appelle nos collègues à agir de même.

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