La question est complexe. Aujourd'hui, toutes les entreprises, quels que soient leur type ou leur format, subissent le même choc macroéconomique et tendent à être submergées par la stratégie d'austérité qui prévaut globalement en Europe et est aujourd'hui, bien plus que le prix du foncier ou le coût du travail, le principal frein économique. Les chocs globaux appellent des réponses globales.
Une réflexion s'impose sur les secteurs et sur les territoires. De fait, la politique de l'emploi reste très nationale – la formation professionnelle, par exemple, n'est que partiellement déléguée aux régions – et manque de flexibilité, comme le montre notamment le dispositif des emplois aidés, mis en oeuvre de Paris, qui applique les mêmes critères à tous les départements. La France, qui est plutôt un grand pays, présente des différences territoriales majeures et l'on ne saurait comparer, par exemple la région Rhône-Alpes – comparable à la Finlande pour la population, le PIB par habitant et le niveau d'innovation et de développement industriel, et voisine de la Suisse et de l'Allemagne – avec la Bretagne. Les politiques françaises de l'emploi et de l'innovation doivent donc donner plus de place aux territoires. Cette approche, qui sera du reste celle de la Banque publique d'investissement (BPI), devrait prévaloir pour toutes les interventions de l'État. Les succès de certaines régions italiennes et de certains Länder allemands tiennent sans doute à l'autonomie dont ils disposent.