Vos interventions témoignent d'une très bonne connaissance du groupe et d'une grande compréhension du contexte.
Les travaux « post Fukushima » sur les installations atteindront un montant de 300 millions d'euros. Ces derniers ne sont pas la cause principale des difficultés d'Areva. Ils sont toutefois à mettre en regard des investissements réalisés en France au cours de la décennie passée, qui ont permis de limiter le coût des adaptations nécessaires. Nous avons investi sur le seul site du Tricastin plus de 5 milliards d'euros en installations nouvelles, et au total plus de 10 milliards en France. C'est précisément grâce à ces importants investissements que les usines nouvelles – Georges Besse II et Comurhex II ont été évoquées – sont très robustes aux exigences post Fukushima.
La trésorerie dont dispose Areva lui permet de régler les factures des sous-traitants.
Les causes structurelles renvoient à la compétitivité de nos activités après les investissements réalisés. J'ai confiance dans les compétences et les technologies d'Areva. Dans l'exercice de révision des activités que nous allons entreprendre, la compétitivité sera un critère essentiel. L'investissement des dernières années a été dicté par notre conviction quant au potentiel des activités : nous devons aujourd'hui le réexaminer au vu des conditions de marché.
Quant à l'adossement à EDF, l'objectif de compétitivité vaut quel que soit l'actionnaire. Nous réalisons plus de 70 % de notre activité à l'international.
Nous devons également tirer les leçons des retours d'expérience sur les grands projets. Il est important de traiter, conjointement avec EDF qui est impliqué dans la plupart d'entre eux, la spécificité stratégique de cette activité, spécificité de par les risques et les opportunités qu'elle comporte.
Parmi les causes conjoncturelles, sont identifiés le retard dans le démarrage des grands projets mais aussi le décalage d'opérations de maintenance de la base installée qui est lié au contexte économique global, à savoir la faible demande en électricité dans les pays développés.
Quant au redémarrage des centrales japonaises, la procédure d'autorisation a bien avancé pour les deux premières. Pour les vingt autres, le processus de réexamen est en cours. Le redémarrage de vingt réacteurs dans les deux à trois ans qui viennent doit nous permettre de nous extraire des difficultés conjoncturelles. Nous encourageons, en outre, certains clients dont les centrales sont arrêtées à reprendre leur activité.
Nous devons également nous adapter au rythme des grands carénages en France et ailleurs. À cet égard, EDF a manqué de transparence sur son intention d'adapter le rythme du grand carénage.
S'agissant de l'état des réacteurs nucléaires, nous intervenons sur plus de 300 d'entre eux dans le monde mais nous ne sommes pas le contrôleur réglementaire. C'est l'exploitant qui est en premier lieu responsable. L'autorité de sûreté apprécie le niveau de sûreté et a tous pouvoirs pour arrêter toute installation nucléaire dont la sûreté n'est pas conforme aux exigences.
Dans la relation avec EDF, Areva s'inscrit toujours dans la même logique de compétitivité de la filière et de capacité à exporter pour lesquelles il est peut-être souhaitable d'aller plus loin dans certains partenariats et certaines actions. Ce travail sera mené avec Jean-Bernard Lévy et Philippe Varin.