Les activités au profit d'EDF sont toujours une contribution positive pour Areva qui se traduit en emplois puisqu'elles sont faiblement capitalistiques.
Je le répète, Philippe Varin a déclaré que l'EPR était un atout pour la France. Nous continuerons à tirer les leçons des retours d'expérience et à travailler avec EDF sur la conception du réacteur, qui n'est pas mise en cause. Nous pouvons rendre ce dernier plus compétitif et améliorer ses conditions de réalisation et de construction pour réduire les risques auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Ceci n'exclut pas de développer d'autres produits. Nous travaillons ainsi sur des technologies communes à l'EPR et aux réacteurs de la gamme 1 200 mégawatts. Areva et MHI – Mitsubishi Heavy industries – commercialisent aujourd'hui le réacteur Atmea. Nous avons noué des partenariats avec divers clients pour développer des technologies. Nous poursuivrons dans cette voie en donnant un coup d'accélérateur à notre collaboration avec EDF dans le cadre de la nouvelle gouvernance. Il me semble naturel d'approfondir cette piste.
Quant aux énergies renouvelables, nous sommes confrontés à des difficultés de deux ordres. La première tient à l'évolution des marchés : en matière d'énergie solaire, la baisse du prix du photovoltaïque et l'importation de panneaux photovoltaïques ont marginalisé le solaire à concentration, ce qui nous a conduits à arrêter cette activité ; la seconde difficulté à laquelle nous nous heurtons tient à la baisse du nombre de programmes en matière d'éolien offshore autorisés dans le principal pays qu'est l'Allemagne. Nous avons installé jusqu'à présent 600 mégawatts au large des côtes allemandes dont la mise en service est en cours malgré des difficultés de raccordement au réseau.
En 2012-2013, la politique énergétique allemande a donc affecté l'activité d'Areva non seulement dans le nucléaire mais également dans le renouvelable. Nous nous adaptons. Nous sommes à disposition pour aider ceux qui ont remporté les derniers appels d'offres en France sur l'installation de champs d'éoliennes offshore.
Au chapitre social, j'ai évidemment rencontré dès la semaine dernière les représentants des organisations syndicales du groupe. Les chantiers à ouvrir sont connus de ces dernières. Nous poursuivrons les discussions dans la tradition du dialogue social qui est celle d'Areva, faite de transparence et de respect. Elles auront lieu pour chaque activité, dans un état d'esprit analogue, je n'en doute pas.
Quant aux inquiétudes dans certains bassins d'emploi, sachez que l'usine Melox a obtenu le prix japonais de la meilleure usine étrangère pour ses outils de gestion de la production. C'est dire la reconnaissance de l'excellence d'Areva, y compris en matière industrielle, domaine dans lequel les maîtres sont japonais. Nos usines sont aussi reconnues par les clients et les autorités en matière de gestion aux États-Unis et en Europe.
La fierté des salariés d'Areva doit absolument être un ressort pour surmonter les difficultés.
Certaines activités doivent évoluer à l'extérieur du groupe. C'est le cas de la filiale informatique Euriware qui a été cédée à Cap Gemini, avec des accords sociaux, afin de disposer d'un service adapté aux technologies. Mais le groupe réfléchit également parfois à internaliser certaines activités. Ces évolutions correspondent à une respiration normale dans les métiers d'exploitation et de projet.
Sur les grands sites du groupe, une personne sur deux est salariée des entreprises partenaires. Nous avons conscience de nos responsabilités.
Si les activités de construction ralentissent, les travaux d'allongement de la durée de vie et de démantèlement, notamment à La Hague, montent en puissance. Cette vie industrielle est normale mais elle doit évidemment s'inscrire dans le dialogue social.
S'agissant de la responsabilité sociale et environnementale, les accords signés au Niger comportent plusieurs investissements qui viennent s'ajouter à ceux qui ont déjà été réalisés. Il est ainsi prévu de consacrer 17 millions d'euros au soutien au développement agricole et de financer des infrastructures – la route Tahoua-Arlitt et la construction d'un bâtiment à Niamey. Nous sommes pleinement conscients de nos responsabilités sur le terrain au Niger.
S'agissant de la Bretagne, Areva n'est pas l'exploitant historique de tous les sites miniers en France mais nous exerçons une mission de service public, en bonne partie à nos frais, sur certains sites orphelins. Nous sommes présents sur le terrain pour assurer la continuité dans la gestion des sites miniers.
Quant au MOx, les réacteurs 900 mégawatts ne sont pas les seuls à admettre du MOx. Nous devons trouver comment, dans la gestion de la transition énergétique et du renouvellement du parc, continuer à recycler les matières, principe très vertueux selon moi.
Quant aux solutions à l'équation financière, ma réponse sera prudente : il ne faut s'interdire d'examiner aucune solution. Aucune solution n'est évidente car chacune présente des avantages et des inconvénients. Nous reviendrons vers la représentation nationale et le Gouvernement dès que l'analyse et l'élaboration des solutions seront plus avancées.
Areva a beaucoup investi en France. Je rappelle aussi que depuis sa création l'entreprise a versé plus de trois milliards d'euros de dividendes à l'État. Ces éléments devront être pris en compte aussi.
Enfin, sur les drones, une audition spécifique de l'OPECST à laquelle Areva a participé a été consacrée à cette question. Les usines de La Hague sont conçues pour résister à la chute d'un avion de tourisme. Je ne peux pas m'étendre sur les scénarios d'une agression de nature terroriste sur lesquels nous travaillons avec les autorités.