La question de M. Folliot me fait penser à une réflexion de la présidente de la chaîne franco-allemande ARTE : quand il faut prendre une décision avec les Allemands, cela prend toujours beaucoup de temps car ils veulent tous se mettre d'accord ; avec les Français, on prend d'abord la décision, puis on passe beaucoup de temps à s'apercevoir que cela ne marche pas !
La philosophie du dialogue social que j'essaie de développer, madame Récalde, suppose la renonciation à une conception « monadologique » : il n'y a pas un individu ou un corps face à un autre individu ou un autre corps, ce qui importe est ce qui est entre les deux. On ne parle que parce que l'on est deux.
Mais la banalisation des relations sociales dans l'armée se traduirait par une « mercenarisation » que les citoyens français, je crois, ne supporteraient pas. L'image de l'armée demeure forte et fédératrice. Sur le terrain symbolique, qui est celui de la légitimité, la personne qui présente les revendications personnelles, familiales, salariales, etc., doit le faire en fonction de la collectivité à laquelle elle appartient et non en l'instrumentalisant. La personne doit prouver que sa demande contribue à la vie de l'équipe. C'est la seule manière, je pense, de révéler les ressources humaines, y compris en termes de management.