Merci pour l'exhaustivité de votre propos. J'ai la même lecture que vous, sauf sur le fait que seuls les cadres de haut niveau sont au forfait jours, car je connais une entreprise où tous les cadres le sont.
Effectivement, les managers sont soumis à une pression en amont et en aval très importante : l'organisation d'une semaine est d'une grande complexité au regard du fameux reporting. C'est ce que j'appelle le « TTU » : tout est très urgent, pour le manager comme pour les salariés. Je pense essentiellement au secteur tertiaire.
À ce temps contraint, se sont ajoutées des primes de performance collective, ce qui ne va pas sans poser de difficultés supplémentaires en termes d'organisation. Des salariés sont présents cinq jours sur cinq quand d'autres sont à temps partiel ou absents pour cause de RTT, d'où le sentiment que certains travaillent plus que d'autres et que le manager ne peut s'appuyer sur une partie de son équipe.
Sur les temps de respiration, vous avez mille fois raison. Il s'agit d'un sujet fondamental dont les entreprises, surtout les grandes, doivent se saisir car ces difficultés au quotidien – ne pas pouvoir boire un café ou se lever sans être observé, etc. – génèrent des conflits dans les bureaux. En région parisienne, le temps de transport entraîne une fatigue avant même de commencer sa journée de travail, surtout quand on a trois modes de transport combinés, et les gens ressentent souvent le besoin de fumer une cigarette ou de prendre un café à la cafétéria avant même de commencer leur journée de travail.
Je crois au télétravail, mais je suis circonspect, car il ne doit pas casser les relations sociales.
Enfin, les nouvelles technologies ont bouleversé le rapport des cadres au travail, avez-vous expliqué, avec une porosité entre vie privée et vie professionnelle. Certains syndicats proposent le droit à la déconnexion, mais cela me paraît inenvisageable aujourd'hui, en particulier pour les jeunes générations. Qu'en pensez-vous ?