Toutes les personnes que nous avons auditionnées ont évoqué le cas allemand, et la question du temps de travail en Allemagne nous a paru assez importante pour que nous effectuions bientôt un déplacement de deux jours à Berlin. Nous sommes impressionnés par la force du syndicalisme et du dialogue social en Allemagne. Faut-il y voir la cause de l'acceptation par les salariés d'une baisse temporaire de leurs ressources lorsque l'existence même de leur entreprise est en jeu ? Ont-ils, après le climax de la crise en 2008-2009, continué à travailler davantage pour le même salaire, dans l'industrie comme dans d'autres secteurs, peut-être moins prospères, où IG Metall est également représenté ?
En matière de temps de travail, quel est à vos yeux le bon niveau de négociation ? Celui de l'entreprise, ou celui de la branche ? Le niveau législatif vous semble-t-il pertinent ? Si l'aménagement du temps de travail au niveau de l'entreprise peut permettre de mieux prendre en considération les besoins des salariés, je m'inquiète néanmoins des inégalités qui peuvent apparaître entre salariés du fait d'une réglementation aussi fragmentée. Comment faut-il apprécier, dans ce contexte, l'instauration du salaire minimum, qui peut sembler paradoxale de la part d'un gouvernement dirigé par une chancelière membre de la CDU ?