Intervention de Romain Colas

Réunion du 2 octobre 2014 à 11h45
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRomain Colas :

Monsieur Didier, je vous remercie pour votre contribution. En vous écoutant, j'ai le sentiment que votre intervention comportait deux parties. La première, très détaillée, portait sur la définition des temps de travail. Je pense qu'elle a pu éclairer nos débats, et je vous en remercie. Quant à la seconde partie, je l'ai trouvée un peu moins argumentée et assez massive. Elle conclut un peu rapidement que la perte de compétitivité de la France, notamment à l'international, est quasi-exclusivement liée à la mise en oeuvre des 35 heures.

On a parlé de l'euro, même si les flux financiers à l'intérieur de l'Union se faisaient déjà en euro avant le passage à l'euro en 2002 et que l'on connaissait la parité entre nos monnaies. De ce point de vue, le passage à l'euro ne constitue donc pas une rupture dans les échanges à l'intérieur de la zone euro. Ne pensez-vous pas qu'il y a eu une incapacité du tissu économique français, avec sans doute un rôle de la puissance publique, à se positionner sur des marchés de niche, comme a pu le faire l'Allemagne ? Notre tissu industriel n'est-il pas spécialisé pour une partie dans des industries sur lesquelles nous sommes concurrencés directement par les pays à bas coûts ? Dans ce cas, pensez-vous que les 35 heures ont eu une influence sur la stratégie développée par les chefs d'entreprise ? Si l'on raisonne à l'inverse de vos conclusions, nous avons une formidable nouvelle à annoncer aujourd'hui : passons tout le monde à 42 heures demain ; il n'y aura plus de chômage en France et la balance commerciale sera miraculeusement positive ! Je vous demande donc d'étayer votre conclusion qui me paraît sans nuances.

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