Intervention de Jean-François Poupard

Réunion du 2 octobre 2014 à 14h30
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Jean-François Poupard, directeur général de Syndex :

Sur la fin de la vie professionnelle, dans notre entreprise, nous recevons deux types de demandes : celles de salariés fatigués qui souhaitent alléger les dernières années de leur vie professionnelle mais aussi celles de salariés qui souhaitent continuer à exercer une activité – cela concerne plutôt des catégories professionnelles intellectuelles et l'encadrement. Ces demandes témoignent de l'aspiration à une certaine liberté dans l'organisation de la vie professionnelle et de la transition vers la retraite.

Ce sont majoritairement les femmes qui choisissent d'alléger leur temps de travail. Même quand le temps est choisi, on observe de fortes distorsions liées au genre. La société a certainement besoin d'évoluer collectivement sur un certain nombre de stéréotypes. Le temps partiel n'est sans doute pas la solution la plus appropriée. Il faut envisager d'autres évolutions, comme des congés plus longs pour des périodes de formation, par exemple.

En effet, on sait que les personnes à temps partiel sont aussi celles qui se forment le moins, peut-être parce qu'elles doivent faire en quatre jours ce que d'autres font en cinq. Elles sont soumises à la double peine : leur rémunération est plus faible, elles sont moins formées et elles ont moins de chances d'évoluer car elles véhiculent une image de personne moins impliquée.

Je vous rejoins sur la solution du télétravail : en Île-de-France, compte tenu des temps de transport, elle est particulièrement adaptée. Nous considérons qu'un jour par semaine est la bonne cote. Au-delà, il y a le risque de se couper du collectif et d'être pénalisé dans sa carrière professionnelle. Il appartient sans doute au législateur de poser des garde-fous sur ces aspects.

Madame Romagnan, vous dites qu'il faut augmenter le contenu en emplois de secteurs qui ne sont pas soumis à la concurrence. C'est exact. J'en profite pour regretter que le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) n'ait pas été davantage fléché vers les entreprises soumises à la concurrence car de nombreuses sociétés profitent de l'effet d'aubaine – je peux citer les banques et les assurances mais aussi nos cabinets dont les activités sont exclusivement françaises. Nous essayons d'être vertueux mais nous n'étions sans doute pas les entreprises qui en avaient le plus besoin.

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