La question du temps de travail est-elle abordée au sein de l'OIT ? Vos fonctions au sein de cette organisation vous donnent une vision d'ensemble des pratiques à l'oeuvre dans le monde ; quelles conclusions tirez-vous de cette comparaison ? Vous l'avez amorcée en rappelant l'accord passé au sein de l'entreprise Volkswagen, où l'on a choisi le partage du travail en arbitrant entre contrats à temps plein, temps partiel et absence complète de travail.
Pour en revenir à l'année 1996, je me rappelle que vous vous étiez rendu dans plusieurs départements, avec Pierre Larrouturou, pour expliquer aux employeurs et aux syndicats la logique sous-tendant la réduction du temps de travail volontaire et pourquoi l'on peut produire beaucoup plus en beaucoup moins de temps. À la Halle aux grains de Blois, cet exercice pédagogique avait eu lieu devant un parterre plein ; il avait connu un fort retentissement et l'idée s'était diffusée auprès des patrons et des syndicalistes que la réduction du temps de travail était possible et qu'elle pouvait être nécessaire. Selon vous, cet effort pédagogique est-il toujours nécessaire ?