Intervention de Michel Aymeric

Réunion du 25 novembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Aymeric, secrétaire général de la mer :

La question des navires nous inquiète au plus haut point pour l'avenir. En effet, si la force de notre système c'est l'unité de commandement, nos faiblesses seront de plus en plus d'ordre capacitaire. Nos moyens diminuent, même s'il nous est parfois possible de les remplacer par des moyens plus modernes ou mieux adaptés, comme en Guyane, où nos deux vieux patrouilleurs P400 seront remplacés par deux autres, sans compter l'achat d'une barge remonte-filet, destinée à saisir les filets des pêcheurs clandestins. Nous cherchons en revanche une solution pour remplacer dans le sud de l'océan Indien le navire Osiris, affecté au contrôle de la pêche. Je vous adresserai un état des lieux complet des différents moyens existants. Je le répète, car cela ne servirait à rien de le cacher : globalement, nos moyens diminuent.

Compte tenu de la situation, nous devons nous adapter, en faisant appel notamment à des moyens satellitaires pour surveiller le sud de l'océan Indien, les mers australes ou l'océan Pacifique : se rendre sur ces vastes zones peut demander à un navire près d'une semaine. Il y a quelque dix ans, nous avions réussi à juguler la pêche illégale de la légine, grâce notamment au satellite Radarsat 1, un système d'acquisition de données. Le projet Trimaran est aujourd'hui expérimenté par le ministère de la Défense : les images qu'il procure permettront d'économiser des heures de mer en permettant de cibler les interventions. Toutefois, il conviendra auparavant de déterminer les ministères qui financeront l'utilisation du système.

Il faut également développer, chaque fois que c'est possible, la surveillance par avion, plus rapide, qui permet, elle aussi, d'économiser des heures de mer.

Je vous le confirme, monsieur le député, la question des capacités est une question cruciale pour l'avenir. Vous le savez : je ne suis pas maître du budget consacré à la mer.

Quant à la Manche, je ne sache pas que la Royal Navy ait jamais travaillé comme sous-traitant de la marine française. Nous avons des accords de coopération non seulement avec la Navy mais également avec la Maritime and Coastguard Agency (MCA) : nous travaillons ensemble pour organiser les secours ou lutter contre la pollution dans la Manche. Je rencontre régulièrement le préfet maritime de Cherbourg, l'amiral Carlier : les relations sont bonnes avec les Britanniques qui, il faut le savoir, sont très économes de leurs moyens. Je ne reviendrai pas sur le fait qu'ils ne veulent plus financer de remorqueur d'assistance maritime dans la Manche : ils nous ont laissé nous débrouiller seuls – le seul remorqueur actuellement présent est français. L'approche britannique est commerciale : entre Londres, Rotterdam et Anvers, le nombre des remorqueurs commerciaux présents sur zone leur semble suffisant pour répondre aux besoins en cas de difficulté.

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