Intervention de Michel Aymeric

Réunion du 25 novembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Aymeric, secrétaire général de la mer :

J'ai déjà souligné le tassement général des moyens.

Les deux administrations qui disposent des moyens les plus importants sont la marine et les douanes, ce qui est logique. Le tassement est progressif, puisqu'il procède du non-remplacement de moyens devenus obsolètes. Les patrouilleurs, par exemple, ont une durée de vie de quarante ans : l'effet de leur non-remplacement ne sera donc pas immédiat. Je crains toutefois que nous n'observions une diminution, par attrition, de nos moyens sur dix ou vingt ans.

S'agissant de l'exploitation des grands fonds marins, trois sites nous intéressent. Le plus prometteur et le plus avancé est Wallis et Futuna, qui est situé en ZEE française. Il convient d'adapter le droit minier pour le rendre applicable à Wallis et Futuna – le décret est en cours –, puis de publier au journal officiel de l'Union européenne un appel à candidature pour l'attribution d'un permis exclusif de recherche. Des Français feront partie des grands candidats. Il faut savoir – j'ai évoqué la question la semaine dernière avec le secrétaire général, géologue d'origine, de l'Autorité internationale des fonds marins – que la première mise de fonds pour le passage à la phase industrielle sera très coûteuse : seuls quelques grands pays pourront se la permettre, tels que la France, les États-Unis, la Chine ou l'Allemagne. Il va de soi qu'une exploitation à 2 000 mètres de fond n'aura pas le même coût qu'une exploitation à 400 mètres ! Les grands spécialistes de recherche pétrolière ont le savoir-faire – je pense à un groupe français comme Total. Il conviendra également de procéder à une étude économique pour évaluer la qualité des minerais, calculer l'étendue de la zone et déterminer si les ressources attendues se mesurent en milliers ou en millions de tonnes. Les problèmes environnementaux posés par l'exploitation seront également surveillés de très près. Le projet demandera donc plusieurs années avant d'être réalisé. Je le répète : le passage de la phase de la recherche à la phase de l'exploitation industrielle sera long, complexe et coûteux, d'autant que son intérêt dépendra également du cours du minerai ou des terres rares sur le marché.

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