Intervention de Michel Aymeric

Réunion du 25 novembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Aymeric, secrétaire général de la mer :

En tant que secrétaire général de la mer, si je participe à plusieurs aspects de ce dossier, c'est le ministère de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie (MEDDE) qui le pilote.

Si ce développement est souhaitable à la fois pour l'économie générale du pays et pour son économie maritime, le dossier n'en est pas moins complexe. Après avoir déterminé la zone propice – les choix ont été faits via les deux premiers appels d'offres –, il faut assurer l'équilibre du projet, qui repose sur le prix de rachat de l'électricité. Or il est relativement élevé. Si le mégawatt nucléaire amorti s'élève à quelque 50 euros et le mégawatt éolien terrestre à quelque 100 euros aujourd'hui, le mégawatt maritime atteint, lui, 200 euros : tout dépend donc de la volonté de l'État et, in fine, du consommateur, de payer le kilowatt à un tel prix. Il faut savoir que des pays comme l'Allemagne, le Danemark ou le Royaume-Uni, qui sont en avance dans le domaine de l'éolien maritime, freinent à l'heure actuelle son développement en raison du coût de l'énergie produite.

La France en est, elle, à la phase de développement : elle devra s'y engager avec détermination après avoir résolu les problèmes juridiques complexes que pose ce dossier. Il convient également de raison garder en matière industrielle – la question sera abordée les 2 et 3 décembre aux assises de l'économie de la mer : chaque port français ne saurait devenir le grand pôle français de l'éolien en mer !

L'éolien flottant concerne surtout les secteurs où il est impossible de planter des éoliennes en mer, notamment en Méditerranée. Une expérimentation est actuellement menée au large de Fos-sur-Mer.

Le rapport « Innovation 2030 » de Mme Lauvergeon contient des propositions en la matière. Le concours mondial de l'innovation a permis de retenir des projets. L'éolien en mer sera la traduction concrète de la croissance bleue que chacun appelle de ses voeux, notamment pour les régions côtières. La sagesse voudrait toutefois qu'on ne l'envisage pas comme la mono-industrie de l'avenir car, je le répète, son développement dépend largement du prix d'achat du kilowatt produit.

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