Évoquant la situation de Vincent Lambert, vous avez dit qu'en général, le médecin appelé à se prononcer n'avait pas connu le patient à l'époque où il pouvait exprimer sa volonté. Quel pourrait être dans ces cas le rôle du médecin traitant ?
S'agissant de la fin de vie, il convient de faire preuve d'une grande humilité face aux situations de détresse auxquelles les médecins sont très fréquemment confrontés. Des personnes qui, bien portantes, auraient tout à fait pu donner des directives anticipées sur leur fin de vie ont tendance à s'accrocher à la vie une fois gravement malades. De ce point de vue, la loi Leonetti a apporté une forme d'équilibre et permet aux médecins de réagir à de très nombreuses situations. Le problème n'est-il pas plutôt l'accès trop limité aux soins palliatifs, remarquables dans notre pays ?
Je m'associe enfin aux propos d'Olivier Véran sur le don d'organes. Le budget de la sécurité sociale que nous venons d'examiner en témoigne, le nombre de donneurs d'organes post mortem a très fortement diminué au cours des dernières années alors que beaucoup auraient pu faire part de leur vivant de leur volonté de donner.