Le progrès social ne constitue-t-il pas une source du progrès économique, alors que vous avez indiqué que c'était le développement économique qui permettait les avancées sociales ? Le pouvoir d'achat peut ainsi rendre des marchés solvables, l'augmentation des salaires ayant un impact sur la demande dans une approche fordiste qui conserve sa pertinence. Les deux phénomènes se nourrissent donc l'un l'autre. Les conquêtes sociales ne s'obtiennent d'ailleurs par forcément au moment d'une période d'essor économique, comme l'illustre l'exemple de 1936.
La réduction du temps de travail constitue d'ailleurs un stimulant de l'industrie des loisirs et du tourisme. Menez-vous une réflexion sur l'impact économique de cette politique ?
La question des 35 heures à l'hôpital se trouve-t-elle devant ou derrière nous ? Les hôpitaux publics ont-ils a-t-elle digéré cette réforme et ne créerait-on pas de difficultés supplémentaires si l'on décidait de modifier à nouveau la durée de travail ? Des auditions que nous avons conduites, il ressort que la fonction publique n'avait pas de conception précise de la durée du travail et que les lois Aubry ont contraint l'hôpital à se réformer sur ce point, même si cela fut conduit de manière trop rapide. La réorganisation est aujourd'hui achevée et dispense que l'on modifie à nouveau la norme horaire.
La question de la répercussion des 35 heures sur l'hôtellerie et la restauration ne recouvre-t-elle pas en fait celle des horaires d'équivalence que l'on a dû abandonner ?