Monsieur le ministre, à l'excellente question que vous avez soulevée relative aux aspirations des jeunes, il convient de répondre qu'ils souhaitent avant tout avoir un travail ; celui-ci doit pouvoir leur offrir des conditions acceptables au regard des progrès techniques effectués. Ils désirent également bénéficier de temps libre pour se former, s'engager ou élever leurs enfants. Comment concilier les besoins des entreprises et des salariés avec la préservation de l'intérêt général ? Les accords sociaux sont chargés de répondre aux besoins, quand le second objectif relève de la mission du législateur qui se doit de rééquilibrer le rapport de forces entre le patron et les salariés, cette relation étant encore plus inégalitaire en période de chômage de masse. Quant aux employés précaires, ils ne se trouvent jamais en situation de négocier et de bénéficier d'une quelconque liberté en matière de durée de travail. Enfin, n'oublions pas qu'une importante partie de la population active ne travaille pas alors qu'elle le souhaiterait.
Vous avez affirmé que la réduction du temps de travail n'avait pas visé à « partager le gâteau », mais la richesse de notre pays devrait pourtant inciter à le partager afin de ne plus nous priver des talents de tant de personnes au chômage. Il convient ainsi de partager davantage le travail ainsi que les ressources qu'il produit.