Intervention de élisabeth Tomé-Gertheinrichs

Réunion du 27 novembre 2014 à 10h00
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

élisabeth Tomé-Gertheinrichs, déléguée générale :

On peut considérer qu'il est plus simple, pour compenser, de recruter davantage. C'était l'objet même de la loi sur les 35 heures. Vous avez sans doute noté que le président Gharbi a centré son propos sur la filière soignante, au sein de laquelle nous connaissons des difficultés de recrutement majeures. Recruter un infirmier ou une infirmière est compliqué, voire impossible, avec un mode d'organisation aléatoire et temporaire. Cela nous condamne à bricoler sur le terrain. C'est la raison pour laquelle le président parlait d'intérim.

Pour combler les absences, faire appel à de l'emploi temporaire est une solution, à supposer qu'on trouve la ressource humaine sur le marché du travail, ce qui, dans notre secteur, ne va pas de soi. Mais il n'y a pas que la loi sur les 35 heures ; il y a tout son environnement, à savoir toute une série de dispositions contraignantes, que nous comprenons puisqu'il s'agit de lutter contre la précarisation et les travailleurs pauvres, mais qui imposent un minimum de temps de travail obligatoire dans le cas d'un recrutement pour une période temporaire. Ce qui pose des problèmes d'organisation.

Quand la loi sur les 35 heures a été mise en place, il a paru majoritairement impossible de remettre à plat toutes les organisations. Les salariés bénéficiaient, bien sûr, des 35 heures et avaient organisé leur vie en conséquence. Aussi, dans chaque entreprise, chaque hôpital public, chaque établissement de santé, il a fallu trouver un moyen terme entre les bénéfices liés à des compromis organisationnels avec les salariés, d'une part, et l'impact « désorganisationnel » de la loi sur les 35 heures.

Aujourd'hui, dans chaque entreprise, dans chaque hôpital, il s'agit de parvenir à ce compromis. S'il avait été possible de tout remettre à plat, de repenser entièrement le système et l'organisation, cela aurait peut-être été moins compliqué, mais sans doute plus difficile sur le plan social. Il y aurait eu un coût social, une forme d'insoutenabilité sociale presque incompréhensible pour les salariés au moment où on leur accordait les 35 heures. Sur le terrain, ce sont des choses qui comptent.

1 commentaire :

Le 07/12/2014 à 10:33, laïc a dit :

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Il faut en finir avec le système du numerus clausus dans les écoles d'infirmiers et d'aides soignantes, c'est une aberration que de vouloir faire perdurer ce sytème si l'on sait que les hôpitaux demandent du personnel et n'en trouvent pas. C'est le numerus clausus qui doit disparaître, pas les 35h.

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