Intervention de Jean-Marie Sermier

Réunion du 3 décembre 2014 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Je salue l'excellent travail de nos rapporteurs, et la qualité de cette présentation. Il ne s'agit pas de faire un catalogue à la Prévert des questions qui se posent à l'avenir de la planète, mais de s'en tenir à quelques réflexions.

Le temps des climato-sceptiques est peut-être fini. Je me souviens de cet ancien ministre de l'éducation nationale qui remettait en cause, sinon le changement climatique, du moins l'origine humaine du changement climatique… Un taux de certitude de 95 % ne peut que marquer les esprits. Peut-être reste-t-il une part à imputer à l'activité solaire, mais quoi qu'il en soit, l'anthropisme est de mise !

Un réchauffement de 4,8 degrés à l'horizon 2100 a de quoi faire peur. Tous les enfants qui naissent aujourd'hui connaîtront cette élévation maximale si nous ne faisons rien. Chacun d'entre nous peut observer la traduction du dérèglement climatique dans les catastrophes climatiques que subit la France notamment. Certes, on ne saurait faire de lien aussi précis, mais force est de reconnaître que le nombre et la gravité des catastrophes climatiques sont croissants. L'élévation d'un mètre du niveau des mers modifiera le littoral et provoquera la disparition d'îles, qui seront les premières touchées.

Nous savons tous que l'énergie est nécessaire et que les émissions de gaz à effet de serre vont croissant : plus 2,3 % en 2013 par rapport à 2012. On a souvent dit que si la Chine était un gros émetteur de gaz à effet de serre, c'est parce que sa population était nombreuse ; mais il est désormais établi que chaque Chinois, pris individuellement, émet plus de CO2 qu'un Européen, parce qu'on n'a pas pris à temps les mesures nécessaires.

Le pragmatisme est nécessaire. S'il faut recourir aux énergies nouvelles, ne doit-on pas également rouvrir tranquillement le dossier du nucléaire, même si l'on en sait la difficulté ? Ne convient-il pas non plus d'améliorer le stockage du CO2 émis par les centrales à charbon ? Il y a un mois s'est ouverte au Canada une des toutes premières centrales dans l'État du Saskatchewan qui récupère 90 % du CO2 émis, soit l'équivalent d'un million de tonnes par an. C'est une vraie réussite technologique. En France, la centrale thermique du Havre réfléchit au même procédé : qu'en pensez-vous ? Ne devrions-nous pas adopter sur le sujet de l'énergie une position consensuelle pragmatique ?

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