Intervention de Gilles Savary

Réunion du 3 décembre 2014 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

Je veux remercier nos trois collègues pour leur excellent travail, qui nous permet d'actualiser notre connaissance d'un dossier particulièrement compliqué. Nous devons constater les progrès réalisés en matière de lutte contre le changement climatique, y compris dans les esprits. Chacun a désormais conscience de l'existence d'un problème climatique. C'est pourquoi nous pouvons nous montrer optimistes, s'agissant de la mobilisation de la communauté internationale. Quand on sait d'où ils viennent, l'accord entre les États-Unis et la Chine est encourageant.

J'observe toutefois que nous sommes entrés dans un cycle de désalignement des objectifs fixés : le prix des énergies fossiles diminue et tout montre que les prédictions apocalyptiques sur le peak oil et leur raréfaction à court terme étaient à l'évidence largement prématurées. L'accès à l'énergie fossile continuera d'être aisé pendant de très nombreuses années, d'autant que les pôles ne sont pas encore exploités. Les Russes, qui ne cessent d'y mettre leurs petits drapeaux, devinent les réserves qu'ils renferment. Comment dès lors amener les motoristes à concevoir des moteurs propres à coup d'investissements massifs alors qu'ils peuvent se contenter de vendre à bas coût des voitures qui consomment moins, assurément, mais qui roulent toujours avec des moteurs thermiques ?

La transition énergétique sera d'autant plus difficile à négocier en raison de ce désalignement des objectifs. Lutter aujourd'hui contre les émissions de gaz à effet de serre revient à nous pénaliser au plan énergétique si nous ne développons pas des options très fortes en matière d'énergies ou de technologies alternatives. Qu'en pensez-vous ?

Vous avez parlé des efforts à consentir pour réduire à deux degrés l'élévation de la température : ces efforts prennent-il en compte l'augmentation de la population mondiale ? Sait-on faire la part de l'activité humaine, développement compris, et celle des grands cycles cosmiques – la nature a toujours connu de grandes périodes de réchauffement et de refroidissement ?

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