Intervention de Bernard Deflesselles

Réunion du 3 décembre 2014 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Deflesselles, rapporteur :

Il avait même ajouté à notre adresse : « Et puisque vous, les Français, vous croyez au réchauffement climatique, quand vous aurez un problème, venez dans mon ranch du Texas, vous serez à l'abri des eaux ». C'était le climato-sceptique par excellence, évidemment lié au lobby pétrolier texan.

Vos questions étaient extraordinairement variées. Je commencerai à y répondre en reprenant quelques chiffres.

Depuis la révolution industrielle de 1850, autrement depuis plus de cent cinquante ans, tout le progrès économique a reposé sur l'énergie. Or l'énergie dont on dispose est carbonée, qu'il s'agisse du charbon, du pétrole ou du gaz et 80 % à 85 % de cette énergie nous sert à faire tourner l'économie mondiale.

Les chiffres sont têtus. En 1940, la Terre abritait 2 milliards d'habitants. Elle en compte aujourd'hui plus de 7 milliards. En soixante-dix ans, la population mondiale a été multipliée par 3,5, et tous les chercheurs prévoient 9 milliards d'habitants en 2050. La préemption humaine sur les ressources de la planète, qu'on le veuille ou non, est indéniable. Si vous ajoutez au poids de l'énergie carbonée dans le développement économique celui de l'évolution démographique, vous avez les termes principaux de l'équation à résoudre.

Certes, l'accord de l'Union européenne du 24 octobre est, assurément, un bon accord, puisqu'il se substitue à la règle dites des « trois fois vingt ». J'apporterai toutefois un bémol : il fixe peu de contraintes. La seule qui pèse à la fois sur les États membres et sur l'Union européenne dans son ensemble concerne la baisse de 40 % des émissions de CO2. En revanche, pour ce qui est des 27 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique, la contrainte ne concerne que l'Union. Enfin, s'agissant des 27 % d'efficacité énergétique, aucune contrainte n'a été prévue, ni au niveau des États, ni au niveau de l'Union européenne.

L'Union européenne n'en a pas moins toujours été en pointe, durant les dix ou quinze dernières années, pour négocier des accords de lutte contre le changement climatique. C'est la raison pour laquelle l'accord du 24 octobre est important : il donne un signal.

Et pour ce qui est de l'accord entre la Chine et les États-Unis, « accord historique » comme le titre Le Monde, l'emballement est un peu rapide !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion