Cela ne bougera pas, monsieur Grouard, parce qu’on demandera l’avis des Pays de la Loire, qui diront non, tout simplement, aux trois cinquièmes ! C’est tout simple, c’est évident. Les Bretons pourront dire ce qu’ils veulent, ce ne sont pas eux qui décideront, au bout du compte.
Il y a encore un problème plus large, beaucoup plus large : c’est que cette République n’arrive toujours pas à concilier unité et diversité. C’est le problème principal, on y revient toujours. C’est vrai de la Charte européenne des langues minoritaires, qui n’est toujours pas ratifiée. C’est vrai de tout ce tas de tracasseries administratives auxquelles on est confronté dès qu’on veut agir en faveur des cultures ou des langues régionales. Je pourrais vous en faire un florilège ! Il se trouve que je viens de la base, du milieu associatif. Pendant dix ans, j’ai été président d’une association de parents d’élèves pour l’enseignement du breton à l’école publique et je peux vous dire que les blocages administratifs, je connais ! Le mépris administratif, je connais !
Derrière le découpage, il est bien là, notre problème. Il faudra qu’un jour on fasse une « psychologie de peuple » et qu’on arrive à concilier notre unité et notre diversité, à accepter notre diversité et à l’inscrire dans la Constitution.