Nous vivons un véritable paradoxe : le Gouvernement nous indique qu’à travers ce projet de loi, il veut construire la France de demain, grâce à des régions de taille comparables à celle de leurs homologues en Europe.
En réalité, le Gouvernement a une vision et un discours extrêmement fermés. Prenons l’exemple de l’Alsace : elle compte aujourd’hui plus de 80 000 travailleurs frontaliers, telle est la réalité.
Après la Seconde guerre mondiale, l’idéal européen a été un des moteurs les plus puissants de la construction de l’espace rhénan, autour de l’Alsace, avec l’Allemagne d’un côté et la Suisse de l’autre. Et voilà qu’aujourd’hui, on nous oppose une construction ex abrupto, qui n’a d’ailleurs pas du tout été pensée, et on veut imposer à un territoire une réorganisation, y compris économique, en faisant fi de tout ce qu’il a construit patiemment et qui contient, en filigrane, l’idéal européen.
Si depuis les débuts de la construction européenne, un territoire porte en France cet idéal, c’est bien l’Alsace.