Intervention de Michel Sapin

Réunion du 3 décembre 2014 à 17h15
Commission des affaires européennes

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Pour ce qui est de l'appréciation de la situation que nous traversons, je suis plutôt d'accord avec M. Myard : une situation dite « à la japonaise », marquée par une trop faible croissance et une trop faible inflation durant une longue période, pourrait effectivement avoir des conséquences gravissimes pour un pays comme la France, se caractérisant par une démographie extrêmement positive, car elle se traduirait par une perte de valeur significative par habitant. Avec sa population en diminution, l'Allemagne ne serait pas confrontée à la même difficulté, même si elle avait le même taux de croissance que nous. Sortir de cette phase de faible croissance constitue donc un enjeu essentiel pour notre pays.

Pour ce qui est des inquiétudes exprimées par certains au sujet de la France, je comprends que notre pays, qui occupe la deuxième place au sein de la zone euro, attire davantage les regards que l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou la Grèce : c'est la contrepartie de l'importance qu'a notre pays aux yeux des Européens, en particulier de ceux qui, comme vous et moi, sont partisans d'une Europe forte. Quand la France ou l'Allemagne vont mal, comme cela a été le cas pour nos voisins d'outre-Rhin que le choc de la réunification a confrontés à d'importants déséquilibres, notamment budgétaire, c'est toute l'Europe qui souffre. C'est d'ailleurs un lien tout à fait particulier qui unit, en dépit de leurs différences, nos économies respectives depuis la création de l'euro il y a désormais plus de vingt ans – une monnaie qui a beaucoup aidé notre pays à surmonter les difficultés qu'il a traversées ces dernières années.

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